mercredi 27 juin 2012

Chau Roca !




Ce 21 juin, manifestation au pied de la statue équestre du général Julio Argentino Roca, militaire et président argentin, grand massacreur d'indiens afin... de la déboulonner. Et qui sait, la remplacer par la statue à la femme indigène. Le journaliste et écrivain Osvaldo Bayer en parlait l'autre jour au théâtre de la sala Alberdi : 




A cette occasion, une bande d'indigènes, les "clowns combatives"de ladite sala Alberdi s'est invitée sous les sabots du cheval dudit général Roca. En voici deux en approche, avant qu'ils n'entament leur haka...








 








dimanche 10 juin 2012

L'heure du tango (1) : pour les touristes (feria de San Telmo)





Luchas

Une nappe homogène, une grille quasiment uniforme de rues et avenues sans espace pour qu'elle s'aère : Buenos Aires. J'ai beaucoup de mal à m'y repérer à cause de cela. La ville semble sans limite et présente peu de points de repères pour mon oeil d'étranger. Partout les cafés, les kioskos maxi ou non, les cartoneros, ramasseurs des déchets des plus riches qui patrouillent toute la journée, les vendeurs ambulants de café. Je finis par réaliser malgré tout que les quartiers se spécialisent : ici les bagages, là les opticiens, là... les dames (enfin du moins d'apparence) qui font le pied de grue en attendant le client. Mais aussi, dans cette matrice géante, des points où surgissent la révolte.

 Bilal, péruvien rencontré au centre Rosa Luxembourg, sort le mot : « luchas ». Les luttes.
















Ce coin de monde est en lutte. Ici à Buenos Aires je remarque bien les marques de luttes nationales (voire nationalistes) : de la nationalisation du pétrolier espagnol Repsol en la compagnie argentine YPF au trentième anniversaire de la guerre des Malouines. Ce qui me frappe, ce sont plutôt les revendications de groupes, des vétérans oubliés des Malouines (ils campent sur la place de Mai) aux grévistes, de la ligne de bus n°60... du CNC (organisme gouvernemental qui contrôle les telecoms).






















 Là, Cristian, du syndicat CTA, m'explique que son homonyme féminin et omniprésente superprésidente du pays Cristina (Kirschner) leur a supprimé une partie de leur salaire.

 Mode d'emploi local pour une bonne manifestation (avec ou sans « paro » -grève) : de grandes bannières colorées et une batterie de percussions.

 Brusquement, une vague de contestation passe avec fracas et force drapeaux dans la rue. A un petit carrefour à l'écart de l'avenue, une habitante du voisinage tente diplomatiquement de dissuader les conducteurs de bus en grève de continuer leur barouf à coups de grosse caisse et agrémenté des aboiements d'un chien de rue. Quelque soient nos goûts musicaux, on a envie d'être solidaire et de lever le poing.





Et dans le même temps, comment concilier la réclamation du paiement d'une prime de salaire avec la vision de tous ces plus que pauvres, cartoneros qui arpentent les rues pour tenter de transformer en quelques pesos tout ce dont les autres ne veulent plus.