Bilal, péruvien rencontré au centre Rosa Luxembourg, sort le mot : « luchas ». Les luttes.
Ce coin de monde est en lutte. Ici à Buenos Aires je remarque bien les marques de luttes nationales (voire nationalistes) : de la nationalisation du pétrolier espagnol Repsol en la compagnie argentine YPF au trentième anniversaire de la guerre des Malouines. Ce qui me frappe, ce sont plutôt les revendications de groupes, des vétérans oubliés des Malouines (ils campent sur la place de Mai) aux grévistes, de la ligne de bus n°60... du CNC (organisme gouvernemental qui contrôle les telecoms).
Là, Cristian, du syndicat CTA, m'explique que son homonyme féminin et omniprésente superprésidente du pays Cristina (Kirschner) leur a supprimé une partie de leur salaire.
Mode d'emploi local pour une bonne manifestation (avec ou sans « paro » -grève) : de grandes bannières colorées et une batterie de percussions.
Brusquement, une vague de contestation passe avec fracas et force drapeaux dans la rue. A un petit carrefour à l'écart de l'avenue, une habitante du voisinage tente diplomatiquement de dissuader les conducteurs de bus en grève de continuer leur barouf à coups de grosse caisse et agrémenté des aboiements d'un chien de rue. Quelque soient nos goûts musicaux, on a envie d'être solidaire et de lever le poing.
Et dans le même temps, comment concilier la réclamation du paiement d'une prime de salaire avec la vision de tous ces plus que pauvres, cartoneros qui arpentent les rues pour tenter de transformer en quelques pesos tout ce dont les autres ne veulent plus.
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